Nullement besoin d’un long paragraphe pour expliquer à quel point cette année 2020 a été unique en son genre. Entre appréhensions, déceptions et espoirs, le monde du catch a retenu son souffle tout au long des presque 365 derniers jours qui se sont écoulés.
Cette année – qui marquera la fin de la deuxième décennie du 21ème siècle – a connu de nombreux rebondissements, parfois devenus confus dans les esprits de tout un chacun. Dans cet article, nous allons nous replonger dans la chronologie des événements liés à la pandémie et qui auront fait basculer à jamais l’année 2020 dans les livres d’histoire. Retour sur une année pas comme les autres.
Les prémisses d’une année silencieuse
C’est en décembre 2019 que les premiers cas de COVID-19 sont officiellement annoncés aux gouvernements mondiaux par la Chine et il n’aura fallu que quelques semaines pour que des premiers apparaissent petit à petit dans aux quatre coins du globe. A titre d’exemple, la présence du virus aux États-Unis est recensée pour la première fois le 13 janvier 2020 et le 24 janvier 2020 en France.
Bien qu’alertée par les débuts d’une épidémie d’un coronavirus inconnu en Chine, la population mondiale se rassure et n’anticipe pas l’arrivée prochaine du virus dans son territoire. Les jours passent et la situation commence rapidement à inquiéter le monde, notamment au vu de celle très inquiétante dans le berceau de la pandémie. Très vite, les voisins de la Chine tire la sonnette d’alarme et des mesures drastiques sont prises pour tenter de contenir le virus. Au même titre que le monde de la culture ou la restauration, le catch est rapidement impacté par ces décisions.
Le puroresu, premier touché

Le 18 février 2020, la compagnie japonaise de catch féminin, la Stardom, annonce l’arrêt temporaire de son activité et annule toutes ses prochaines dates. Toutes les compagnies japonaises emboiteront rapidement le pas, notamment la fédération majeure du territoire du soleil levant, la New Japan Pro Wrestling. Un peu moins de deux mois après Wrestle Kingdom 14, le 26 février 2020,la NJPW ferme temporairement ses portes et les fans se retrouvent privés de shows.
WWE : Une inquiétude inhabituelle
Deux jours après l’annonce de la NJPW, le 28 février 2020, la WWE évoque pour la première fois son inquiétude concernant le COVID-19. Dans un entretien accordé à The Tampa Bay Time, Stephanie McMahon tente de se montrer rassurante et assure que la WWE a les armes pour lutter contre tout imprévu face à la pandémie grandissante. En parallèle, les États-Unis commencent à être de plus en touchés par le virus. Mais cela n’empêche pas la WWE de poursuivre son activité et garder espoir concernant Wrestlemania 36.
Car oui, si une chose inquiète la WWE en particulier, c’est bien son plus grand événement de l’année. Le 11 mars 2020, les premiers doutes s’installent dans la presse concernant la tenue, ou non, du Grandest Stage Of Them All. A ce stade de la pandémie, le maintien d’événement regroupant des dizaines de milliers de spectateurs devenu presque une absurdité irréalisable.
Malgré tout, Vince McMahon et la WWE n’ont jamais lâché prise et ont tout tenté pour que Wrestlemania soit sauvé. Mais la compagnie devait se rendre à l’évidence : les fans ne pouvaient plus se rendre dans les arènes, qui ferment au compte goutte par les autorités des États du pays.
Une nouvelle ère s’ouvre

Le lendemain des premières spéculations au sujet de Wrestlemania, le 12 mars 2020, la WWE prend les devants et annonce qu’elle emménage de manière indéfinie au Performance Center. Refoulée par la majorité des arènes du pays et face à une situation de plus en plus tendue, la WWE décide de poser ses cartons dans son centre de formation, à Orlando, en Floride.
C’est au lendemain de cette annonce, le 13 mars 2020, que la WWE ouvre pour la première fois de son histoire un de ses shows – en l’occurence Smackdown – au Performance Center, à huis-clos. Une nouvelle ère débute pour la WWE.
Une course contre la montre
Les premières grandes mesures pour lutter contre le COVID-19 s’installent en occident, notamment le 14 mars 2020 avec la fermeture des commerces jugés non-essentiels en France. Pendant ce temps, la WWE continue à prendre ses propres mesures et RAW est diffusé pour la première fois depuis le Performance Center, le 16 mars 2020.
Entre temps, la WWE refuse d’abandonner Wrestlemania et décide de ne pas annuler l’événement. Le 19 mars 2020, la compagnie annonce même que Wrestlemania 36 sera diffusé sur deux jours, le samedi 4 avril et le dimanche 5 avril. Une grande première pour la compagnie.
Une véritable course contre la montre s’engage alors pour les officiels. Chaque jour qui passe est porteur de nouvelles compromettantes pour le maintien du Showcase of the Immortals. Rongée par l’engouasse de ne plus pouvoir diffuser ses shows hebdomadaires, et surtout Wrestlemania, la WWE prend une décision radicale : tout enregistrer. Cela a notamment été une décision prise par la majorité des plus ou moins grandes structures, dont IMPACT Wrestling et la AEW.
Passer à l’offensive
A partir du 21 mars 2020, la WWE passe à l’offensive. Dans la peur d’être obligée de fermer boutique pendant plusieurs longues semaines, de nombreuses heures d’enregistrements débutent au Performance Center, avec des sessions pouvant parfois atteindre les 10 ou 12 heures par jour.
Ainsi, dans le scénario où le gouvernement de Floride oblige la WWE à fermer temporairement ses portes, la compagnie a quelques dizaines d’heures d’enregistrement à l’avance. Pendant ce temps, les autres compagnies, telles que IMPACT et la AEW, suivent la même ligne directrice et optent pour des sessions d’enregistrements presque industrielles.
Wrestlemania sans magie, mais Wrestlemania quand même

Les 24 et 25 mars 2020, la WWE débute les enregistrements de Wrestlemania 36. C’est la première fois que l’événement n’est pas diffusé en direct, en plus d’être produit à huis-clos. Outre l’absence de concert, de feux-d’artifices et d’une scène spectaculaire, la WWE doit composer avec de nombreux talents absents.
Testés positifs ou estimés à risque, plusieurs Superstars doivent s’absenter de la carte de ‘Mania et des shows qui suivent. C’est notamment le cas de Roman Reigns, remplacé à la dernière minute par Braun Strowman dans le match face au Universal Champion Goldberg. Si sa magie si particulière n’était pas au rendez-vous, Wrestlemania 36 a tout de même eu le mérite d’exister.
Un coup de pouce essentiel
Dans cette période d’incertitude pour le catch, très nombreuses sont les structures qui ferment temporairement leurs portes. Seules les plus grandes compagnies, notamment celles citées plus haut, parviennent à maintenir une activité minimale grâce à l’aide de groupes télévisés influent et même avec un petit coup de pouce du gouvernement lui-même.
Le 13 avril 2020, le Gouverneur de Floride décrète que le catch est une activité essentielle dans son État. Par conséquence, toute crainte de fermeture précipitée s’envole pour la WWE, mais aussi pour la AEW. Les deux compagnies basées en Floride peuvent ainsi poursuivre leurs activités de manière plus sereine. Une décision qui pèsera lourd dans la balance pour le futur des deux entreprises.
Le retour du direct

Le 6 mai 2020, la AEW revient officiellement en direct sur TNT avec Dynamite le mercredi. Aussi difficile à organiser le retour du direct l’est, il est néanmoins un argument de poids pour la AEW dans la course aux audiences face à son concurrent NXT. Toujours enregistré à la Full Sail University et diffusé avec un décalage de quelques heures jusqu’à une semaine, le show de la WWE se retrouve avec un handicap de taille face à un adversaire tout aussi imposant.
A ce stade, la priorité de la WWE est de produit ses shows majeurs en direct, dès que possible, quitte à laisser NXT sur le banc de touche afin de se concentrer sur les Pay-Per-Views. Le 10 mai 2020, la WWE revient en direct pour la première fois depuis le mois de mars, avec Money in the Bank.
La majorité du contenu diffusé pendant le show l’est en direct, bien que le Money in the Bank Ladder match est finalement enregistré quelques semaines à l’avance. La WWE décide par la suite de diffuser tous ses Pay-Per-View en direct, à l’exception des matches cinématographiques, devenus presque une norme depuis Wrestlemania.
Le Puroresu revient en force
Un peu moins de cinq mois après l’arrêt total de ses activités, le 15 juin 2020, la New Japan Pro Wrestling fait son grand retour dans les salles nipponnes. Avant et après la NJPW, les autres compagnies font également leurs retours sur la scène. Toutes restent néanmoins à huis-clos et il faudra attendre le 12 juillet 2020, avec Dominion, pour voir le public de la NJPW revenir s’installer en gradins.
Coup de tonnerre à la WWE

Les jours passent, les semaines défilent et rien de nouveau à l’horizon pour la WWE, jusqu’à la date du 14 août 2020, qui marque officiellement la fin des shows au Performance Center. Un soulagement pour les fans, qui ne se sont jamais réellement habitués à cette ambiance de salle des fêtes. Le 17 août 2020, la WWE annonce la naissance du Thunderdome. Une structure gigantesque diffusant le visage de centaines de fans à travers le monde, via d’énormes panneaux LED. La WWE plie bagage et emménage au Amway Center à Orlando, en Floride.
Le 21 août 2020, AC/DC résonne pour la première fois dans le Thunderdome avec un épisode de Smackdown. Avec un lieu plus adapté à recevoir une grande quantité de monde et la présence de fans virtuels dans ses shows, la WWE revient enfin en direct avec RAW, Smackdown et ses Pay-Per-Views. Par la même occasion, les Superstars volontairement absentes reviennent dans les programmes de la WWE. C’est notamment le cas de Roman Reigns, de retour lors de Summerslam, deux jours après l’arrivée de la compagnie au Amway Center.
Un retour à la normal progressif, mais inégal

Grâce au Thunderdome de la WWE, une atmosphère un peu plus familière s’installe progressivement chez ses fans. Le 04 octobre 2020, NXT emboite le pas avec sa propre version de la structure, nommée Capitol Wrestling Center. Un retour des fans se fait progressivement à NXT et celui ci ne devrait plus tarder à revenir du côté du roster principal.
Concernant la AEW, les fans sont toujours présents à chaque show de la compagnie, qui alterne entre le direct et les enregistrements, en fonction de ses besoins et de ses capacités. A la NJPW, le public est toujours présent lui aussi et est de plus en plus nombreux, notamment grâce à une situation sanitaire en nette amélioration dans le pays. Cela permet aussi aux autres compagnies japonaises de revenir petit à petit à la normal.
Malheureusement, la situation ne s’améliore pas aussi bien pour les structures plus modestes, comme IMPACT qui se trouve toujours dans l’obligation de produire ses shows à huis-clos. Situation identique pour les compagnies internationales, comme la wXw et autres compagnies britanniques. En France, seules quelques structures ont pu proposer des shows entre les deux périodes de confinements, mais la fermeture des commerces essentiels en fin d’année n’a été synonyme de bonne nouvelle.
D’une manière globale, la situation mondiale est de moins en moins inquiétante et les espoirs d’un retour de “la vie d’avant” renaissent jour après jour. Cependant, les petites structures restent très impactée par l’absence du public et donc d’un revenu essentiel. Des milliers de catcheurs à travers le monde sont aussi touchés par les contraires de la pandémie. N’hésitez pas à soutenir ces structures et talents – qui en ont plus que jamais besoin – en commandant leurs produits dérivés sur leurs sites internets ou réseaux sociaux.