Depuis 1993, le Hall of Fame de la WWE honore légendes et personnalités emblématiques ayant marquées l’histoire de la fédération. C’est au sein de cette institution que mythes et héros se succèdent, allant d’André le Géant, premier membre intronisé en 1993, au Honky Tonk Man, intronisé en 2019. Au fil des années, il n’est pas passé inaperçu que la WWE ne s’est pas uniquement arrêtée à l’intronisation de légendes directement liées à son business, mais également à celle de célébrités a priori mémorables, comme le journaliste Bob Uecker, intronisé en 2010, le boxeur Mike Tyson, intronisé en 2012, ou même l’actuel président des Etats-Unis, Donald Trump, intronisé en 2013. Outre la section des célébrités, dont les prémisses datent de 2004 avec l’ancien joueur de baseball Pete Rose, la WWE prit également la décision de garnir davantage la structure du Hall of Fame en inaugurant en 2015 l’emblématique « Warrior Award ». La création du Warrior Award fait suite à la requête de l’Ultimate Warrior qui encourageait la WWE à ériger une catégorie dans le Hall of Fame dans laquelle elle honorerait ceux que l’on ne voit jamais, faisant preuve d’un courage sans faille dans les combats pour lesquels ils sont préalablement reconnus.
C’est en effet le 5 avril 2014 au soir que l’Ultimate Warrior prononce un discours poignant, lors de la cérémonie du WWE Hall of Fame, en Louisiane. Après les apparitions de Lita, Jake « The Snake » Roberts, les enfants de Paul Bearer, Razor Ramon et Carlos Colón, l’Ultimate Warrior reviendra sur ses années de carrière, ses accomplissements dans le domaine du catch, mais également sur les rencontres inspirantes et inoubliables dont il fut témoin. Des rencontres ayant suscité en lui une sensibilité particulière pour ceux qui mènent une vie singulière, et faisant preuve d’un réel courage au quotidien.
«C’est inspirant de voir certaines personnes en aider d’autres. Je crois qu’il serait juste d’avoir une catégorie dans le Hall of Fame où l’on pourrait honorer ces dernières.»
– Warrior
Fidèle au souhait de l’Ultimate Warrior, la WWE inaugure en 2015 le Warrior Award : titre honorifique attribué à celui ou celle dont la vie est semée dans le courage et la compassion, au service des autres et investie dans les causes essentielles de ce monde. Dans cet article, je reviens sur les cinq premiers récipiendaires du Warrior Award, dont les histoires, au demeurant étonnantes, méritent-elles aussi, d’être racontées.
Connor « The Crusher » Michalek

«Son amour de la vie était si fort, qu’il occultait sa maladie.»
– Stephanie McMahon
Connor Michalek, fan historique de la WWE, s’est longtemps battu contre un cancer du cerveau duquel il décéda le 25 avril 2014, à l’âge de huit ans. Charismatique et amusant, Connor se fait vite apprécié par certaines Superstars de la WWE, intriguées par la médiatisation de sa maladie et plus particulièrement par le combat mené depuis son diagnostic. En 2015, avec le soutien de l’administration de la WWE, l’association Connor’s Cure est créée, dans l’objectif de lever des fonds pour la recherche scientifique du cancer du cerveau chez l’enfant. Moins d’un an après le décès de Connor Michalek, l’association Connor’s Cure parvient finalement à lever plus de 200 000 dollars pour la recherche et à aider plus de cinquante familles dont un ou plusieurs enfants sont touchés par la maladie. Jugé courageux et préservant, le regretté Connor « The Crusher » Michalek reçoit fièrement le tout premier Warrior Award le 28 mars 2015, lors de la cérémonie du Hall of Fame, en Californie. Le public de la WWE se montre en conséquence sensible à cette nouvelle catégorie du Hall of Fame, dont l’inévitable succès poussa alors la WWE à conserver la « tradition » en décidant d’introniser un nouveau récipiendaire chaque année au sein de son panthéon.
Joan Lunden

«Bien que l’Utlimate Warrior vous ait toujours promis de remarquables combats sur le ring, je vous promets quant à moi de continuer à me battre pour les bonnes causes, et ceci, en dehors du ring.»
– Joan Lunden
Journaliste reconnue aux Etats-Unis, Joan Lunden est également l’une des figures emblématiques de la lutte contre le cancer du sein dans le monde. Maladie que la journaliste contracte en juin 2014, alors qu’elle en est diagnostiquée porteuse à un stade élevé. Joan Lunden rend public son combat sur les réseaux sociaux et à la télévision, où plusieurs de ses amis journalistes et présentateurs de télévision s’investissent dans la diffusion de son message afin d’accroitre la sensibilisation à la cause du cancer du sein. D’une nature optimiste et combattive, Joan Lunden perçoit l’importance de la vie et s’empresse de se battre contre la maladie qui la hante. À force de courage et de persévérance, Joan Lunden parvient à vaincre son cancer un an plus tard, en 2015, et devient le fil directeur d’un élan de solidarité dans l’association Susan G. Komen où elle y rencontre femmes et hommes atteints du cancer du sein, et tentant tout comme elle, de lutter contre la maladie. En septembre 2015, Joan Lunden publie un ouvrage intitulé Had I Known: A Memoir of Survival dans lequel elle raconte ses difficultés, ses moments de doute, suscités par la maladie, ainsi que ses motivations l’ayant poussées à prendre le dessus sur elle. Sensible à son combat, la WWE lui consacre finalement une place prestigieuse dans la classe 2016 du Hall of Fame en tant que récipiendaire légitime du Warrior Award, le 02 avril 2016, à Dallas.
Eric LeGrand

“J’y crois !”
– Eric LeGrand
Tétraplégique à la suite d’une collision physique dans un match de football américain le 16 octobre 2010, Eric LeGrand persévère chaque jour de sa vie en espérant retrouver un jour sa mobilité, aux côtés du personnel de santé l’aidant dans sa rééducation. Bien que ses médecins lui déclarèrent au début du diagnostic qu’il aura probablement peu de chance de retrouver une mobilité convenable, trois mois plus tard, Eric LeGrand commence étonnement à retrouver l’usage de certaines parties de son corps, à savoir ses épaules. Tous ces signaux d’espoir lui firent rapidement partager son expérience comme orateur inspirant pour la Reeve Foundation : une association aidant paraplégiques et tétraplégiques dans leur reconstruction et apportant un soutient financier à la recherche scientifique relative à la paralysie. C’est pour sa rigueur et sa volonté de réussir que la WWE, sous l’impulsion de Triple H, lui décerne le Warrior Award le 31 mars 2017, lors de la cérémonie du Hall of Fame, en Floride.
Jarrius « JJ » Robertson

“Merci à mon héros. Je le rendrai fier”
Jarrius Robertson
Jarrius Robertson souffre d’une atrésie biliaire depuis sa naissance. Plus connu pour avoir fait sensation au NBA All-Star Celebrity Game de 2017, Jarrius Robertson est également connu pour son courage, sa joie de vivre et sa reconnaissance d’être encore en vie malgré la présence de sa maladie chronique. C’est tout d’abord à dix mois que Jarrius reçoit sa première transplantation du foie, sans laquelle il n’aurait pas été en mesure de vivre plus longtemps. Le foie est un organe moteur dans le corps d’un individu sans qui tous les autres organes du corps ne seront pas en mesure de se réguler, selon le docteur Serrano (Docteur de Jarrius Robertson de 2015 à nos jours). C’est ainsi que Jarrius s’adonne quotidiennement à une prise généreuse de médicament compensatoires pour atténuer les symptômes de sa maladie. Néanmoins, suites à certaines complications, Jarrius doit à nouveau faire objet d’une seconde transplantation du foie quelques temps plus tard. Ayant fait preuve d’un réel courage, et d’un attachement sans précédents aux valeurs positives de ce monde, et dont amis et famille furent admiratifs, Jarrius Roberston reçoit en 2018 le Warrior Award, lors de la cérémonie du Hall of Fame de la WWE, le 6 avril 2018, en Louisiane.
Susan Aitchison

«Ne cessons pas de rêver !»
Susan Aitchison
Ayant travaillé plus de trente ans au sein de l’administration de la WWE, Sue Aitchison fut nommée il y a quelques mois, l’heureuse récipiendaire du Warrior Award de la classe 2019 du Hall of Fame. Sue Aitchison est une personnalité très appréciée à la WWE et joue un rôle primordial dans la fédération depuis de nombreuses années, notamment comme directrice des relations avec les Superstars de la WWE. Grâce à son engagement et son affiliation auprès de l’association Make A Wish, Sue Aitchison a permis à plus de 6,000 enfants et adolescents d’avoir l’opportunité de visiter les locaux de la WWE et de rencontrer certaines Superstars. Elle est de plus, à l’origine des intronisations de Connor « The Crusher » Michalek intronisé en 2015 et de Jarrius « JJ » Robertson, intronisé en 2018. Pour sa bienveillance et son dévouement à l’égard des moins privilégiés de la vie, Susan Aitchison fut gratifiée du Warrior Award par l’administration de la WWE lors de la cérémonie du Hall of Fame, le 06 avril 2019, à Brooklyn.
Quel bilan ? Que deviennent les cinq premiers récipiendaires du Warrior Award ? Tout d’abord, les parents de Connor Michalek continuent les démarches au regard de l’association Connor’s Cure, dont l’investissement de la WWE est une aide précieuse dans son développement. Joan Lunden tient régulièrement des conférences au sein d’associations et de cérémonies aux quatre coins des États-Unis et assiste à plusieurs interviews et invitations télévisées afin de promouvoir la sensibilisation au cancer du sein dans le monde. Eric LeGrand persévère tant bien que mal dans sa rééducation mais doit néanmoins continuer de faire usage de son fauteuil roulant en attendant que des résultats plus probants émergent. Jarrius Robertson continue lui aussi de se soigner et de réduire les symptômes provoqués par sa maladie. Amoureux de la vie, il véhicule comme au premier jour des valeurs positives avec celles et ceux ayant la chance de croiser son chemin. Susan Aitchison, quant à elle, maintient ses fonctions dans la fédération et soutient avec passion l’affiliation entre la WWE et l’association Make a Wish.
Bien qu’ils ne soient pas les plus attendus des cérémonies du Hall of Fame de la WWE, les récipiendaires du Warrior Award représentent une lignée de courage et de persévérance, dont la famille n’attend qu’à être agrandie. En dépit du fait que de nombreux fans aient critiqué avec véhémence l’intronisation de certains récipiendaires du Warrior Award dans le Hall of Fame, il n’en demeure pas moins que l’histoire inspirante de chacun reste un élément essentiel du Hall of Fame, au moment où la philosophie du catch tente de faire prévaloir les valeurs de courage et de respect.