Alors que le catch est un univers dans lequel les hommes sont majoritaires, la WWE a récemment pris un virage sans précédent en plaçant son entière confiance dans ses Superstars féminines. La “Women’s Revolution” a été lancée à l’été 2015 avec comme événement marquant un triple début. Charlotte Flair, Sasha Banks et Becky Lynch ont débarqué à Raw lors de la même soirée pour relancer une division féminine longtemps centrée sur une ou deux lutteuses à la fois tout au plus. Le point commun entre ces trois femmes : elles venaient de NXT.
Comme vous l’avez très certainement compris, nous allons aujourd’hui revenir sur l’ascension de la division féminine de NXT et son impact sur le catch féminin à la WWE. Après avoir analysé l’évolution de la division Tag Team, il est maintenant temps de laisser place aux dames.
Un roster trop fragile
Outre Charlotte, Sasha Banks et Becky Lynch, une autre lutteuse talentueuse a fait office – du moins dans un premier temps – de tête d’affiche de la “Women’s Revolution” : Paige. Arrivée un an plus tôt dans le roster principal de la WWE, elle a remporté le Divas Championship lors de sa première soirée. Mais son succès a débuté bien plus tôt, dès les débuts de la division féminine de NXT.
Au lancement de cette dernière, la WWE a organisé un tournoi regroupant 8 lutteuses afin de désigner la toute première NXT Women’s Champion de l’histoire. Les participantes étaient Paige, Emma, Bayley, Tamina, Alicia Fox, Sasha Banks, Aksana et Summer Rae. À seulement 20 ans, Paige est devenue pour la première fois de sa carrière NXT Women’s Champion et, par la même occasion, la première lutteuse à remporter ce titre. On ne pouvait pas encore parler d’un exploit à cette époque tant le roster avait un niveau très faible. Il y avait un manque cruel de “star power” dans cette division qui avait beaucoup de mal à sortir des têtes affiches. Ce n’était pas surprenant de voir la jeune britannique dominer sa catégorie. Pendant plusieurs mois, la championne en titre affrontait sans cesse le même trio de lutteuses, à savoir Emma, Summer Rae et Natalya. Cette dernière, déjà vétéran, avait pour rôle de donner de l’importance au jeune championnat féminin. D’un point de vue in ring, les matchs étaient rarement bons et n’étaient pas suffisamment exposés, ce qui était tout à fait compréhensible. La branche jaune commençait seulement à sortir son épingle du jeu avec sa division masculine.
Pendant ses 308 jours de règne, Paige a réussi à apporter un personnage bien différent de ce que l’on pouvait voir dans le roster principal. Sa gimmick d’ « Anti Diva » était sans aucun doute la chose la plus travaillée dans cette division.
Les Four Horsewomen
La popularité de Paige n’a cessé d’augmenter pendant son run de championne, elle a donc été très rapidement promue pour rejoindre Monday Nigth Raw. En battant AJ Lee au lendemain de Wrestlemania 30, lors de sa première soirée, elle est devenue double championne des Divas et de NXT. JBL, ancien General Manager de NXT à l’époque, a alors dû rendre le titre féminin de NXT vacant. Afin de couronner une nouvelle championne, un tournoi a eu lieu, au terme duquel la fille du « Nature Boy » Ric Flair a remporté la ceinture après être venue à bout de la représentante de la famille Hart, Natalya.
La division féminine de NXT a à partir de cet instant complètement changé de visage. Une nouvelle génération de lutteuses composée de Charlotte, Becky Lynch, Sasha Banks et Bayley, a donné ses lettres de noblesse au titre féminin. La WWE a très vite pris conscience du potentiel de ces jeunes femmes et leur a laissé plus de temps pour s’exprimer, que ce soit dans le ring ou au micro. Profitant de la montée en puissance de NXT avec l’arrivée des shows TakeOver, elles ont exposé au grand public leurs capacités athlétiques trop souvent pointées du doigt comme étant faibles.
La plus grosse performance in ring connue à ce jour est le match qui a opposé Sasha Banks et Bayley lors de TakeOver Brooklyn : un combat qui a été noté 4,5 étoiles sur 5 et l’un des plus grands matchs de l’histoire du catch féminin en général. Aujourd’hui, les quatre femmes connues sous le nom de “Four Horsewomen” à leurs débuts à NXT ont toutes été championnes de la WWE.
Quand Japon rime avec domination
Après avoir révolutionné le catch féminin à NXT pendant deux ans, trois des Four Horsewomen ont rejoint le roster principal, laissant Bayley seule avec son NXT Women’s Championship face à très peu de compétition. La division féminine de NXT était en perte de vitesse suite au départ de trois de ses plus grosses stars.
Mais ce chamboulement a eu le mérite de permettre à une lutteuse de sortir du lot. Tout droit venue du Japon, Asuka est très rapidement devenue une adversaire dangereuse pour toutes les compétitrices présentes à NXT. Forte d’une expérience de plus de dix ans dans le ring, Asuka n’a pas tardé à devenir challenger au titre … et dans la foulée championne, à NXT TakeOver Dallas, où elle a tout simplement fait « s’évanouir » Bayley pour remporter son premier titre en solo à la WWE. La japonaise a ensuite débuté une longue période de domination de NXT qui continue encore aujourd’hui. Elle est invaincue depuis ses débuts à la WWE ; elle a fait tomber l’un des records les plus vieux de l’histoire du divertissement sportif en dépassant la série d’invincibilité de Goldberg (173).
Après 400 jours de règne sans aucune ombre au tableau, personne ne semble en mesure de faire chuter Asuka. Même la courageuse Ember Moon n’y est pas parvenue à TakeOver Orlando le mois dernier. Ce soir à Chicago, Nikki Cross et Ruby Riot tenteront de créer l’exploit. Si elles n’y parviennent pas, la future gagnante du tournoi féminin qui sera organisé cet été ou encore les deux nouvelles lutteuses japonaises signées à NXT pourraient être les prochaines à tenter leur chance face à l’indétrônable Asuka.
En l’espace de cinq ans, la division féminine de NXT a réussi à redonner de l’importance à la lutte féminine que beaucoup de gens considéraient comme étant une entracte pendant les shows de la WWE. Désormais, les matchs féminins de NXT sont parmi les plus attendus des shows TakeOver. Et dans le roster principal, les matchs des anciennes pensionnaires du show jaune sont aussi devenus des “à ne pas rater” pour les fans.