A la tête du magazine de la WWF en 1992 puis de l’équipe créative en 1997, Vince Russo a apporté sa philosophie ‘borderline’ dans le produit de la WWE et a permis à Monday Night Raw de s’établir comme le show leader face à la rude concurrence de la WCW et son show phare Monday Night Nitro. Sa recette était en partie constituée de scénarios controversés mêlant un contenu sexuel, blasphématoire et violent à des heel turns et des retournements de situation inattendus. Il quitte la WWE pour la fédération concurrente en 1999 suite à une dispute avec le chairman. Depuis, Russo lui réserve un traitement particulier.
Cette semaine, Vince Russo a été interviewé par le Pro Wrestling Illustrated Podcast et a notamment évoqué le fiasco dont symbolise la mauvaise utilisation de Roman Reigns en pointant du doigt Vince McMahon comme le seul et unique responsable de cet échec :
“C’est Vince. Il faut tout simplement remonter dans l’histoire. Il l’a fait maintes et maintes et maintes fois… Kevin Nash a été ce tueur qui a battu Bob Backlund en 8 secondes au Madison Square Garden. J’étais le rédacteur en chef du magazine de la WWF à l’époque. Diesel a remporté le titre. La prochaine chose que j’ai appris à ce moment-là, c’est que Vince voulait une photo de lui sur la couverture du magazine de la WWF souriant comme le chat du Cheshire (Alice au pays des merveilles ndlr.). Et je me souviens en avoir discuté avec Vince à l’époque en lui rétorquant : ‘Que fais-tu ? Ce n’est pas son personnage.’ Mais Vince voulait un babyface ennuyeux.
Ensuite, c’était le tour de Shawn Michaels. Je me souviens que Vince m’avait missionné d’écrire les promos de Shawn en house shows. Il voulait que chaque promo ressemble à ce que dirait un babyface fade. Et j’ai passé des heures à côté de Shawn. C’était trop compliqué pour Shawn, il n’était pas celui que Vince voulait faire de lui.
Puis c’était le tour de The Rock. Je n’oublierai jamais. J’étais assis dans mon bureau, il y avait The Rock et Vince. C’était le lendemain de sa victoire pour le titre et Vince voulait qu’il intervienne à l’antenne dans une promo de babyface sans saveur. A ce moment précis, Rock me regardait du genre : ‘Ce mec est vraiment sérieux ?’.
Et maintenant nous sommes avec Roman Reigns, 25 – 30 ans plus tard. Il fait exactement la même chose, parce que Vince, à l’âge de 70 ans, pense vraiment que la philosophie des années 1970 fonctionnera aujourd’hui… C’est tout ce qu’il connaît. Il recommence à chaque fois. Et personne n’a les couilles de lui dire : ‘Vince, ça ne fonctionne plus comme ça en 2016.’ “