A la fin du dernier grand rendez-vous de la New-Japan Pro-Wrestling dimanche dernier, Invasion Attack 2016, c’était Tetsuya Naito, bourreau de Kazuchika Okada et nouveau champion poids-lourd IWGP, qui se tenait fièrement au milieu d’un Sumo Hall le félicitant d’une transformation complète et réussie (en un personnage nihiliste, se fichant de tout et tout le Monde – autant les fans qui ne voulaient pas de lui, que les promoteurs qui ne croyaient pas en lui). Après avoir été sous-utilisé plusieurs années à la TNA et à la CMLL (où il avait été victime de racisme, par les mexicains), il avait été par la suite rejeté par les fans japonais (notamment, au travers d’un vote pour élire le Main-Event de Wrestle Kingdom 8, dont il sera ainsi écarté), malgré des performances rarement décevantes. Devenu le quatrième homme en 5 ans à avoir remporté le titre plus prestigieux du catch japonais, il avait déclaré la tête haute : “enfin, il est temps pour une nouvelle ère de commencer à la New-Japan !“. Un cri du cœur soutenu par les nippons (avant d’être choqués par le manque de respect montrée à la ceinture IWGP fraîchement gagnée, “Tranquilo-style”), qui a véritablement immortalisé la nouvelle mouvance adaptative actuelle de la deuxième compagnie mondiale.

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5 stars de perdues, 5 nouvelles de créées

Délaissée par 5 de ses plus influents éléments – AJ Styles, son “gaijin” (étranger, en japonais) #1, Doc Gallows & Karl Anderson, les piliers de sa division par équipe poids-lourd, Kota Ibushi, son plus grand espoir, et Shinsuke Nakamura, sans doute sa top-star la plus populaire – elle a dès le lendemain de Wrestle Kingdom 10 (désormais considéré comme le dernier point d’orgue de la renaissance de la NJPW), débuté un processus de remaniement, tout juste au moment où sa direction créative devenait complaisante et répétitive. Forcée de s’adapter à une telle situation, elle a permis l’émergence d’un nouveau panel de stars : sans aller chercher des top-stars toutes cuites ailleurs pour une sorte de réparation rapide, elle s’est rendu compte des ressources déjà prêtes sous son nez, pour une transition organique en douceur, mais d’importance.

KUSHIDA

En plus d’un groupe de vétérans solides et prestigieux (dont quatre – Yuji Nagata, Manabu Nakanishi, Satoshi Kojima et Hiroyoshi Tenzan – se sont récemment alliés officiellement sous le nom de 3rd Generation Stars), d’une dizaine de “young lions” (ces jeunes lutteurs, avec plus ou moins d’expérience, inféodés au New-Japan Dojo) formés sur le long-terme et d’un nombre raisonnable d’imports adéquats (Michael Egin, Will Ospreay, Ricochet, Matt Sydal, etc), elle a gardé une bonne poignée de top-talents déjà installés et populaires, tels Hiroshi Tanahashi, Tomohiro Ishii (actuel champion TV de la ROH, et prochain challenger de Tetsuya Naito), Togi Makabe et Tomoaki Honma (tous deux formant le duo réuni de Great Bash Heel, le nouveau meneur de la division poids-lourd par équipe). S’assurant donc un bon nombre de talents de soutien dans son roster, elle a alors pu mettre les nouvelles top-stars de cette nouvelle ère qui débute : le désormais indétrônable “Ace”, Kazuchika Okada ; le “top-heel” nippon, actuel champion du Monde et leader du clan le plus en vogue, Los Ingobernables de Japon, Tetsuya Naito ; Katsuyori Shibata, l’ancien traître (parce que déloyal envers la New-Japan qui lui promettait le même avenir que Tanahashi et Nakamura, avant son abrupte départ pour le MMA) devenu champion NEVER méritant en “top-face” alternatif ; à la tête d’une Junior Division reprenant des couleurs ; sans oublier, le nouveau parrain excentrique du Bullet Club (qui pourrait bien diriger le “club” vers une première scission avec Bullet Club’s Elite d’un côté et le reste, parmi les Tonga Kids et autres Bad-Luck Fale, de l’autre ?) et “gaijin top-heel”, Kenny Omega. (Encore est-il de savoir où se placera le talentueux Hirooki Goto – dont les récents sauts d’humeur, passant d’Hakushi 2.0 au nouveau membre exemplaire de CHAOS, semblent avoir énervé les nippons – dans tout ça ?)

Le changement, c’est maintenant !

Se reposant trop sur ses lauriers jusque là après une renaissance réussie, cette série de départs instantanée vers la WWE aura ainsi permis à la New-Japan de relancer les vapeurs qui l’avaient sortie d’une décennie sombre après de florissantes années 1990s. Répétant les mêmes “money matches” entre les mêmes catcheurs de renoms pour plaire aux fans américains découvrant enfin largement son produit, elle commençait il y a peu à perdre l’engouement de son public national principal. Désormais, avec un roster re-structuré et à la nouvelle hiérarchie établie, l’inédit redevient d’actualité avec un nouveau nombre pharamineux de possibilités d’affiches. Du “remake” d’Okada vs. Naito d’ores et déjà lancé, au passage de Naito vs. Shibata au niveau supérieur, en passant par les premiers Okada vs. Omega et Okada vs. Shibata – tout est là pour démarrer une ère de renouvellement sur les bonnes bases laissées par la précédente. De quoi assurer plusieurs années “tranquilo” aux programmes de la plus grande promotion de “pro-wrestling” revendiqué au Monde.